Présentation de Yves Ecrement :
La base de mon travail en noir et blanc, argentique est le plus souvent modifiée ou amplifiée par des couleurs, des virages, des superpositions.
De la prise de vue à l’image il s’agit ici d’apporter quelque chose de plus, de transcender le modèle par la conjugaison de la sensibilité de mon regard et les contraintes de la technique.
La femme, la même, toujours la même m’inspire une approche photographique hors du commun. De la magie des courbes des corps nus, des révélations des visages, je tente de restituer, dans l’image d’un corps de femme qui s’enroule autour de la lumière, tout le mystère entrevu.
Je me sers de mon appareil photographique avec gourmandise, comme si demain je devenais aveugle.
La photographie est pour moi une récréation, mais également un travail qui conduit immanquablement au plaisir.
Je suis tout le contraire d’un spécialiste. J’aime la liberté et le goût des choses. Mes photographies sont ma vie, elles tissent des secrets. Je veux m’émerveiller des cadeaux du hasard, et souhaite être l’interprète de l’inexprimable.
Par une recherche permanente de rendus flous, d’étirement et de collage je veux une image loin de la simple copie conforme à la réalité.
Epris de liberté, non conventionnel, impertinent parfois, portant un regard de passion pour la FEMME que j’aime, je me veux photographe-poète.
« Ce qui est grand ce n’est pas l’image mais l’émotion qu’elle provoque. »
Pierre REVERDY
Présentation Eric Ecrement (05-05-65)
Les dessins exposés ici portent la trace de mes plaisirs de lecture, lorsque enfant je parcourais le monde en compagnie de Jules Verne, que j’accompagnais Robinson Crusoé face à l’océan, le dos à la jongle de son île, que je suivais la vie insensée et libre de Don Fernando. Je dessine comme les navigateurs parcouraient le monde, pour inventer de nouvelles fables, de nouvelles contrées, pour les explorer, et les laisser à leur tour m’envelopper.
Aujourd’hui, assis à ma table de dessin ou debout devant le chevalet, j’attends que surgissent ces rêves anciens et nouveaux pour les saisir avant qu’ils ne s’enfuient du bout de ma plume, de mes pinceaux. Je mens, je triche, je ruse avec eux. Qu’importe la falaise et ses parois de calcaire, je la brûle sous les pigments rouges, parce que c’est ainsi bat mon cœur lorsque je la vois. Qu’importe que ce regard soit trop grand dans ce portrait, puisque c’est ainsi qu’il m’aime.
Entre le dessin que je tente d’épurer et la peinture que je veux plus pleine, je trace ce que seront mes souvenirs. Aujourd’hui en exposant ces dessins, ces peintures, je me fais penser à un voyageur de retour chez lui et dont la mémoire lui reviendrait comme un parfum familier.